histoire de la commune

Des origines à 1789

Le village s’est installé sur un site habité depuis le néolithique, c’est-à-dire depuis 3000 à 5000 ans avant Jésus Christ. De cette époque lointaine jusqu’à l’an 800 de notre ère ne nous restent que des témoignages enfouis plus ou moins profondément dans le sol : débris de silex, tumulus, cimetière de la tène, villa gallo-romaine, habitat mérovingien. Notre église constitue le témoin érigé le plus ancien du passé puisque lors de sa réfection au XVIIIème  siècle, on retrouvera des pièces de monnaie portant la marque de Foulques, Archevêque de Reims de 862 à 900 ; la tradition rapporte que la construction de l’époque faisait suite à la destruction de l’édifice par les Normands qui effectuèrent des raids dans la région après avoir remonté la Seine et la Marne. De l’an 1000 à 1350, nous connaissons peu de choses si ce n’est qu’en 1200, la « ville d’Aties » existe. A cette époque, plusieurs seigneurs se partageaient droits et propriétés du terroir : à côté du Ban de Champagne (le Château), on trouve les Abbesses d’Avenay et le Chapitre de Tours en Touraine, seigneur de Tours sur Marne comme l’est en partie la puissante famille de Croy ; ces derniers possèdent ce qui deviendra plus tard la Ferme d’Argenson.

Le XIVème siècle fut terrible. En 1361, le four banal dans lequel on cuisait tout le pain de la communauté subit une destruction totale. C’est l’époque de la guerre de 100 ans et toute la région subit régulièrement le pillage et les destructions commises par les bandes armées tour à tour anglaises, françaises, allemandes ou lorraines. Vinrent ensuite les combats entre Armagnacs et Bourguignons. Ainsi en 1421, les Châlonnais reprirent-ils aux Armagnacs l’Eglise de Jâlons. La famine devint endémique et la peste se répandit dans la région de 1479 à 1482.

A deux siècles de guerre devait se succéder une période relativement heureuse de 1500 à 1550. Les guerres s’éloignèrent, on put de nouveau rendre la justice et un gibet fut érigé au Mont Féry. L’élevage du mouton en particulier connut un nouvel essor. Mais les guerres devaient bientôt reprendre puisqu’en 1544, Charles Quint, Empereur d’Autriche envahit la contrée. Le Dauphin de France établit son camp pour une armée de 40 000 hommes à Condé sur Marne. Il remporta la victoire mais une fois de plus, l’armée s’était nourrie sur le pays et nous avait laissé la peste. Puis vinrent les guerres de religion ; si nous savons peu de choses sur les combats qui se déroulèrent autour du village, on peut affirmer toutefois que c’est à cette époque que le Château fut détruit et que l’axe Epernay-Châlons fut emprunté par les deux parties qui pratiquaient la politique de la terre brûlée avec efficacité. Bien peu de temps, l’espace d’une génération, sépare la signature de l’Edit de Nantes qui mit fin à la guerre entre Protestants et Catholiques des premiers combats de la Fronde.

Le village semble alors sortir de l’anonymat et nous voyons apparaître des personnages tel ce Capitaine Vacquand qui pour épargner à la communauté le logement de sa troupe exigea des habitants la formidable indemnité de 3 500 livres. Ils durent se défaire pour la payer d’une partie des biens collectifs. Le 26 Août 1672, le Duc de Lorraine après avoir brûlé Condé, donna sauvegarde aux laboureurs d’Athis pour assurer semailles et vendanges puis il dévasta Chouilly.

Ce sera sans doute la dernière incursion des gens de guerre sur le territoire jusqu’aux conflits du XIXème siècle. Dès lors la paix revenue, l’agriculture progressa de nouveau et malgré les années de disette, une certaine prospérité régnera. Les années qui précédèrent la Révolution de 1789 connurent un climat qui contraria la production agricole : sécheresse, inondations, gelées ramenèrent le spectre des famines d’antant. Les récoltes de grains ne rapportaient alors que deux fois la semence mise en terre. Ce phénomène fut d’ailleurs général dans toute la France et l’une des causes principales de la Révolution. Souvenons-nous des parisiens allant réclamer du pain à Versailles.

 

De 1789 à nos jours

La Révolution ne se manifesta pas de façon violente à Athis. Certes, l’écusson aux armes royales qui se trouvait à l’entrée du Château fut il « buché », mais la population choisit de prendre pour Maire le ci-devant seigneur Gilles de Cappy. Il conserva ce poste un an et Pierre Depit le remplaça. Les guerres de l’Empire laissèrent peu de traces. 1815 ramena des troupes étrangères ; c’est ainsi que les Istres et Bury qui formaient une agglomération aussi importante qu’Athis auraient été incendiés par les cosaques en raison de la présence de francs-tireurs.

Le XIXème siècle fut marqué par une longue période de paix qui permit une modernisation importante du village : réfection de l’Eglise en 1824, construction de la Mairie en 1840, création de la voie ferrée en 1848, mise hors d’eau lors des crues de la route qui reliait Athis à Tours sur Marne. Le 3 Février 1834, un violent incendie ravagea un quartier pauvre désigné dès lors sous le nom de la Brûlerie. La guerre de 1870 amena les Prussiens et la présence de francs-tireurs dont les actions entrainèrent la prise de douze otages parmi les notables du village : à sa demande, le châtelain, le Baron de la Tullaye, prit leur place. La Commune dut payer sa part des cinq milliards réclamés à la France à titre d’indemnité de guerre et dut pour cela couper les peupliers plantés le long de la tranchée du marais.

Après 44 ans de paix, commençait la Grande Guerre qui vit quelques jours les allemands à Athis ; de nombreuses troupes françaises séjournèrent dans le village ; un déserteur fut fusillé ; le Général de Mitry et son état-major demeurèrent un temps au Château. Le monument aux morts témoigne de l’épreuve que représenta cette guerre pour tous.

C’est entre les deux guerres que rues et routes furent goudronnées, que le Château d’eau fut édifié, un premier égout installé, l’électricité et le téléphone apportés aux foyers. La gare fut construite en 1927.

Le souvenir de la dernière guerre reste présent : au début une batterie anglaise de D.C.A. s’installa route de Bury alors que la troupe résidait au château des marais : elle reçut la visite du Roi d’Angleterre. Après la débâcle, les allemands installèrent sur l’emplacement un camp de prisonniers. La plupart des hommes du village se trouvaient en captivité ; l’occupant prit un temps l’organisation des travaux agricoles ; ceux des hommes restés libres devaient assumer la garde de la voie ferrée et des meules armés obligatoirement d’un bâton. Un terrain de parachutage homologué à Londres sous le nom de Rostand servit une fois en 1943. Les occupants avaient installé dans la prairie en 1944 un terrain d’aviation : il fut attaqué au moins une fois par l’aviation anglaise. Un chasseur allemand fut abattu dans le Godluro. La R.A.F., au début de l’été 1944, prit pour cible un terrain de munitions stationné à proximité de la gare. Les employés de la station eurent le courage de détacher et d’éloigner un wagon particulièrement dangereux. Faisant preuve du même courage, un peu plus tard, le chef de gare qui avait servi dans le Génie su déminer le pont du chemin de fer en retirant une brouette d’explosifs.

A l’issue de la guerre, la paix ne régnait pas dans le village. Le Maire, Monsieur Desaintmartin, fils et petit-fils de Maire, ne faisait pas l’unanimité. Se présenta et fut élu Gabriel Main, ancien ouvrier de batterie qui, ayant racheté un camion G.M.C. réformé, s’installa comme transporteur. Il avait épousé une jeune fille d’Athis. Il sut pacifier et administrer le village de façon remarquable.